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La formation des jeunes policiers

Publié le 18 décembre 2024

La formation des jeunes policiers

 

Le sujet de la qualité de la formation des jeunes policiers est systématiquement questionné par les observateurs et les medias lorsque des interventions de police judiciaire ou de maintien et rétablissement de l’ordre public laissent apparaitre des fautes individuelles ou collectives de la part de certains policiers. Ce questionnement résulte d’un rapport entre la population et sa police fondé sur une très grande exigence du public à l’égard des forces de sécurité censées le protéger.

C’est la raison pour laquelle, la formation des jeunes policiers fait l’objet d’une grande attention et d’une adaptation permanente de la part de la Police Nationale depuis plusieurs décennies.

La création récente, début 2024, de l’Académie de police qui se substitue à une direction du recrutement et de la formation de la police nationale, est l’illustration de cette volonté d’adapter le contenu et les techniques de formation aux exigences d’un métier requérant de nombreuses connaissances techniques mais aussi une capacité relationnelle forte notamment en situation de risque.

Cette Académie de police a pour objectif de fédérer l’ensemble des écoles de police et autres structures de formation spécialisée (police scientifique, investigations économiques et financières, renseignement…)  réparties sur le territoire, de faire en sorte que tous les jeunes policiers, quel que soit leur niveau de recrutement, bénéficient d’un même socle de formation et que ce socle soit complété par des enseignements adaptés et spécialisés de nature à préparer les nouvelles recrues à l’exercice de leurs futures responsabilités.

Elle a aussi pour vocation de développer des formations spécialisées en cours de carrière dans ce qu’il est convenu d’appeler la formation continue.

Les jeunes policiers, à l’issue de leur formation initiale, ont vocation à servir dans des services d'enquête (police judiciaire), de renseignement (renseignement territorial et renseignement intérieur) ou des unités d'intervention (Police Secours, brigade anticriminalité, Groupes de sécurité de proximité…) ou de maintien de l'ordre (compagnie d’intervention, compagnie républicaine de sécurité). 

Le contenu de la formation initiale des jeunes policiers, dans les écoles de police réparties sur le territoire national (Nîmes, Saint Malo, Périgueux, Reims, Lyon, Oissel, Roubaix…) ou à l’école nationale supérieure de la police (ENSP) sur les sites de Saint-Cyr au Mont d’Or (69) ou Cannes – Ecluses (77) respectivement chargés de la formation des commissaires et des officiers de police, est donc unifié mais aussi adapté à chaque niveau de recrutement.

Au sein de la police nationale, il existe trois niveaux de recrutement de « jeunes » policiers pour l’accès direct à la fonction (des recrutements dit de promotion interne sont aussi prévus pour l’accès de policiers plus anciens aux grades d’officier ou de commissaire).

Le premier niveau est celui des gardiens de la paix ; ils sont recrutés sur concours accessibles aux titulaires du baccalauréat.

Ils bénéficient d’une formation en école d’une durée de 12 mois et d’une année de stage à l’issue de laquelle, si leur évaluation le justifie, ils sont titularisés dans la fonction publique.

Leur formation est dense car il faut préparer des jeunes gens majoritairement sans expérience professionnelle et « connaissant peu le monde », à des fonctions techniques sur la voie publique ou en services d’enquêtes. Elle les prépare aussi à la qualification d’officier de police judiciaire que les élèves gardiens de la paix obtiennent après avoir satisfait à un examen à dominante juridique basé sur des connaissances approfondies en droit pénal et procédure pénale policière.

La pratique des mises en situation et des simulations est la principale méthode d’enseignement, la période de stage ayant vocation à renforcer les acquis dispensés en école de police.

Le second niveau concerne le recrutement dans le corps des officiers de police (lieutenant puis capitaine et commandant de police).

Recrutés sur concours accessibles aux titulaires d’une licence, les élèves officiers bénéficient de 18 mois de formation au cours desquels ils bénéficient de 6 mois de stage.

Ils sont préparés, selon des méthodes actives, à l’exercice de fonctions de commandement d’unités et doivent valider obligatoirement leur formation d’officier de police judiciaire durant les 18 mois de formation.

Le dernier niveau de recrutement est celui des commissaires de police. Les élèves commissaires sont recrutés par concours très sélectif parmi les titulaires d’un master.

La durée de leur formation initiale est de 22 mois avec alternance de formation sur le site de Saint-Cyr au Mont d’Or et de stage dans les services de police. Ils sont préparés à l’exercice de fonctions de direction de services de police.

L’organisation d’une solide formation continue est aussi indispensable au maintien en condition opérationnelle des trois corps de policiers que sont les gardiens de la paix, les officiers et les commissaires.

L’avancement des gardiens de la paix aux grades de brigadier-chef puis de major de police est conditionné par la réussite à des examens préparés dans le cadre de la formation continue.

Officiers et commissaires qui ont vocation à commander ou diriger tous types de service quelle que soit sa spécialité (police judiciaire, sécurité publique, renseignement, ordre public, international…) bénéficient également de formations spécialisées les préparant à l’exercice de nouvelles responsabilités.

 

Enfin, les commissaires de police détectés pour leur haut potentiel sont très souvent incités à suivre les sessions nationales de formation de l’Institut des hautes études du ministère de l’intérieur (IHEMI) ou encore celles du Centre des hautes études du ministère de l’intérieur (CHEMI) qui les préparent à l’exercice de très hautes responsabilités au sein de la Police nationale.