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L’Ecole de Santé des Armées par MGI (2ème S) Alain FLECHAIRE, ancien commandant de l'ESSA de Lyon-Bron

Vue aérienne de l'ESA et de l'EPPA Vue aérienne de l'ESA et de l'EPPA

 L’Ecole de Santé des Armées

    

Vous connaissez un(e) lycéen(ne) de préférence brillant élève qui, confronté(e) à Parcours Sup et à l'embarras qu'il engendre, vous fait part de ses hésitations entre une carrière militaire et les métiers de soignant.

 

     Parlez-lui donc de l'Ecole de Santé des Armées (ESA), créée le 1er juillet 2011 suite à la fusion des écoles de Bordeaux et de Lyon et située, comme cette dernière (depuis 1981), sur les 32 hectares de l'ancienne base aérienne 942 à Bron .

     A cette occasion, rappelez-lui que l'ESA est l'héritière de l'école impériale du service de santé militaire fondée à Strasbourg en 1856 et de sa descendante lyonnaise du 14 avenue Berthelot qui, dès 1894, accueille les premières promotions de « santards » .

 

      L'ESA étant la seule école militaire chargée de la formation initiale des futurs médecins et pharmaciens des armées et, à ce titre, membre de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE),votre interlocuteur(rice) ne sera  pas outre-mesure surpris(e) par la sélectivité du concours annuel pour les candidats bacheliers (en 2022, 125 admis sur 1971 candidats) et par le possible mais faible accès pour les étudiants en médecine (au plus, une vingtaine de places par an ).

 

      Dites-lui aussi que les élèves officiers sont entièrement pris en charge dès leur incorporation (en principe fin juillet) jusqu'à leur nomination en 2ème année au grade d'aspirant, que l'internat leur est imposé  pendant les 3 premières années et qu'en contrepartie des divers avantages (dont la gratuité des études et la solde mensuelle, modeste en 1ère année mais voisine de 1500 € par la suite), ils signent un contrat d'engagement les liant au service de santé des armées (SSA) pour une durée minimale de 21 ans (16 ans pour les pharmaciens), durée des études incluse.

 

        Quelques années plus tard, le hasard vous remet en présence de ce lycéen d'hier, désormais médecin aspirant de 6ème et dernière année à l'ESA ; comme ses camarades civils, il a passé l'examen classant national (ECN) et se prépare à quitter l'école pour effectuer son internat de médecine générale (6 semestres ) dans l'un des huit hôpitaux d'instruction des armées( HIA),

sous la responsabilité de l'Ecole du Val de Grâce ….

 

 Les faits marquants de ces 6 années, lui demandez-vous ?

 

      Il vous cite la redoutable 1ère année (et la réussite imposée en médecine ou en pharmacie...) , l'émotion des cérémonies initiales (remise des épées et baptême de promotion ) et la cohabitation, depuis 2018, avec les élèves infirmiers de l'Ecole du Personnel Paramédical des Armées (EPPA) (en 2022 : 984 élèves sur le site dont 722 médecins et 242 infirmiers).

 

     Il vous parle aussi de la cohésion des promotions désormais paritaires et surtout de l'intérêt et des contraintes du double cursus de formation : universitaire à la faculté de médecine Lyon 1 et médico-militaire à l'ESA . A la fois étudiant en médecine et élève officier, il a été soumis aux mêmes examens et stages hospitaliers que ses camarades civils et à la nécessaire validation du master en santé ; en sus, il a bénéficié, notamment en 1ère année et lors de la préparation à l'ECN, du soutien dispensé par des enseignants détachés de l'Education Nationale ou des praticiens du SSA.

 

 

Durant les 6 années d'étude,  il a en sus fait face aux 1800 heures d'enseignement spécifique que sanctionne  un master spécialisé en santé des armées délivré par la CGE et dont les 4 axes principaux sont la formation militaire générale ( dont 2 stages en unité en sus de la formation initiale suivant l'incorporation...), la formation à l'urgence (dont 3 modules de sauvetage au combat et un enseignement de médecine tactique...), la formation militaire spécifique (dont la médecine tropicale et la préparation aux environnements extrêmes...) et la formation à l'anglais.

 

    Il vous dit aussi qu'il est breveté parachutiste et moniteur de secourisme : ( formation l'une et l'autre facultative) et qu'actuellement 7 médecins des forces sur 10 sont envoyés en mission durant les 2 premières années d'exercice !!

 

     Dans ces conditions, a-t-il pu se préparer valablement à l'ECN et aux responsabilités soignantes de son prochain internat ?

 

Sa réponse est sans ambiguïté : « oui tout à fait, je n'ai simplement pas pris beaucoup de vacances depuis la 3ème année ».

 

En voilà un qui semble prêt à faire face aux exigences de son futur métier !!

 

MGI (2ème S) Alain FLECHAIRE

ancien commandant de l'ESSA de Lyon-Bron

 


Publié le 24 juin 2023